Pire, le malheureux candidat à la récente présidentielle les qualifie d' "occupants" ; une façon de dire qu'ils ne sont pas congolais quand bien même ils forment l'ossature de l'armée et la police congolaises et qu'ils sont présents au Gouvernement et au Parlement congolais à titre de Congolais à part entière.
Deux discours diamétralement opposés
Pour le candidat malheureux Martin Fayulu, président du parti politique Engagement pour la citoyenneté et le développement (ECIDé), le discours est incendiaire. Il semble ne pas digérer ces Banyamulenge sur leurs hauts plateaux du Sud Kivu. Leurs plateaux ? Non !, dit-il, "ce sont des occupants". Il a néanmoins peur d'ajouter ..."qu'il faut chasser".
Fayulu :
" Si nous laissons Minembwe entre les mains de ses occupants, demain nous n'aurons plus ce pays ", a-t-il déclaré devant la presse annonçant l'organisation d'une marche pour le 14 octobre prochain simultanément à Kinshasa et à Uvira au Sud Kivu. Pour lui, c'est la balkanisation annoncée du Congo. Drôle de façon de manifester une santé politique en niant la congolité d'une de plusieurs centaines de tribus congolaises.
Le Président Tshisekedi lui a vite compris la démarche bassement politicienne de son adversaire qui veut semer le chaos. Il sait combien cette tribu de Banyamulenge dont la jeunesse a répondu massivement à l'appel de l'AFDL/Alliance des Forces Démocratiques pour la libération du Congo en 1996 qui, sous l'égide de Laurent Désiré Kabila, a fait la longue marche de libération du Congo pour faire fuir le Maréchal Mobutu. Tshisekedi est conscient que son adversaire est politiquement crasseux et qu'il s'allie à d'autres personnalités de la société civile de même acabit comme le Cardinal Fridolin Ambongo et son antenne locale, l'Evêque d'Uvira.
Non ! dit-il en ouvrant ce vendredi sa conférence de presse à Goma où trône depuis sa Visioconférence avec les présidents de la région. Ses déclarations sont empreintes d'une sagesse exquise :
Une Commission d'experts scientifiques pour une délimitation géographique
"Cette crise, j'ai compris qu'il s'agissait d'un procès verbal qui avait été notifié à un bourgmestre que l'on installait de manière officielle dans ses fonctions sur un territoire dont les limitations sont contestées et surtout dans un contexte de conflit latent. Et donc pour moi, le salut du peuple est la loi suprême. Je ne peux pas laisser un peuple, surtout le mien, un peuple au Congo en danger. Voilà pourquoi, j'ai décidé de purement et simplement annuler ce qui a été fait jusqu'ici. Mais je ne vais pas en rester là. C'est justement le probleme c'est de ne pas avoir décidé sur ces problemes qui se déroulent à l'Est que cela a engendré des crises. Cette fois-ci on va décider. Je mets sur pied une commission scientifique faite d'experts geographes, juristes, démographes... non originaires de la région, ni du Sud ou du Nord Kivu, ni de l'Ituri (...) avec mission de retracer toutes ces limites en collaboration avec les autochtones, les peuples qui vivent là depuis longtemps. Il faut qu'on aille dans le processus de délimitation des frontières, des limites de ces territoires ; villages, groupements, communes rurales... Ensuite, nous pourrons décider ensemble.
Un Appel à tempérer ses sentiments
Pendant ce temps je lance un appel patriotique aux uns et aux autres au calme. Ne pas pour le moment d s'affoler parce que j'ai vu les réseaux (sociaux), des renseignements que j'ai reçus, des informations qui font peur, qui ressemblent vraiment à la manipulation plus qu'à autre chose. On dirait on veux exacerber les passions, dresser les gens contre les autres. On est allé jusqu'à insinuer qu'il y a une grande puissance de ce monde a même béni cette opération parce que son ambassadeur se trouvait sur place. J'ai rencontré cet ambassadeur qui m'a dit qu'il ne comprenait pas ce qui se passait qu'il était venu pour autre chose, il n'a jamais compris pourquoi on l'a mêlé à cela. C'est pour vous dire que tout ce qui a circulé, tout ce qui a été dit n'était que spéculation. Les peuples de cette partie du pays ne demandent qu'à vivre en paix. Et nous allons leur offrir cette paix.
Honte aux faiseurs d'opinion qui surchauffent leurs fans
Je demande à tous les faiseurs d'opinion, à toutes les notabilités, de prêcher dans le sens de la paix, de l'union, de l'unité de ces communautés. Il n'est pas question de se débarrasser d'une communauté et d'en laisser d'autres. Il est ici question du vivre ensemble. Et si ça, c'était possible à une certaine époque, je ne vois pas pourquoi aujourd'hui ça ne peut être. Si ces communautés ont toujours vécu ensemble depuis une vie, eh bien, cela peut se réaliser encore. Je vais demander avec insistance et meme faire une mise en garde parce que je n'accepterais plus qu'on jette de l'huile sur le feu dans un dossier aussi épineux que celui-là".
Le chef de l'Etat congolais a promis au cours de cette conférence de presse de revenir dans l'Est de la RDC pour un séjour très prolongé dans le cadre du suivi des activités de rétablissement de la sécurité totale de cette partie Est de la RDC.
Jovin Ndayishimiye