Versée au débat, la question a suscité un débat avec les pistes de solution. Beaucoup de sénateurs ont penché sur la nécessité de renforcer les peines encourues par les violeurs surtout que l'enquête en question a révélé que les personnes interrogées à ce propos proposaient d'émasculer ou stériliser les auteurs de ces crimes.
Par ailleurs, l'enquête a montré qu'il y a un mutisme entretenu autour de ce crime dans le cas où il est commis par les membres proches de la famille de la victime.
Sortie malheureuse du Sénateur Evode Uwizeyimana
Dans la contribution à la recherche de solution à ce problème de viols sur mineures, Sén. Evode Uwizeyimana est parti du fait que dans les classes sociales rwandaises déshéritées, les parents vivent avec leurs nombreux enfants avec des chambres à coucher séparées par des cloison non étanches au point que quand les parents font l'amour, les enfants sont obligés de suivre ces ébats et sont ainsi poussés à entreprendre ds aventures sexuelles très précocément.
'Dans notre enquête sur terrain, nous avons rendu visite à des parents ayant sept enfants dont quatre jeunes filles. Toute la famille vivant dans une maisonnette faite d'une seule chambre à coucher et d'un salon. Et l'on se demande si les enfants n'assistent pas involontairement aux ébats amoureux de leurs parents au point qu'ils sont curieux de découvrir eux aussi ce que font leurs parents ", a dit le Sénateur dans une répartie qui a suscité de multiples réactions des réseaux sociaux sur internet.
Tous vilipendent le fait que le Sénateur ait fait une telle intervention insultant les classes sociales pauvres rwandaises. Elles aussi voudraient ne pas habiter dans " une maisonnette ", disent-ils et " ils sont eux aussi soucieux d'une éducation culturelle saine à prodiguer à leurs enfants ", ont-ils ajouté trouvant que le manque de moyens de se construire une habitation décente de la part de ces parents pauvres n'est pas un crime.
Evode, un senateur franc comme le pain
Mais hélas, ce sénateur aurait-il tort de décrire la réalité rwandaise des classes sociales pauvres rwandaises tant rurales qu'urbanisées ? La promiscuité ? Il est là pour montrer et décrire les vrais maux de la société. Et c'est pour cela qu'il est grassement payé. Il n'est pas question d'habiller les vrais problèmes et défis sociaux d'un drap léger.
Cette sortie peut faire en sorte que les instances gouvernementales comprennent davantage ce fléau social qu'est l'extrême pauvreté qui fait que les enfants mineures entreprennent de façon précoce les relations sexuelles.
Mais au fait, Monsieur le sénateur, la promiscuité à laquelle vous faite allusion, trouvez-vous qu'elle est vraiment la cause ou plutôt cela vient du fait que l'éducation sexuelle est taboue dans nos pauvres familles rwandaises. Elles sont tiraillées entre les enseignements de l'église chrétienne qui partent du postulat qu'il ne faut pas faire l'amour avant d'être uni à tel par les liens de mariage et le monde actuel en développement qui a cassé ce mode traditionnel d'économie de subsistance où la conception actuelle semble se généraliser autour du monnayage de toutes les activités entreprises par un individu.
Dans sa conclusion, la Commission sénatoriale des Affaires Sociales et Droits Humains appelle le Gouvernement à entreprendre une mobilisation-sensibilisation pratique permanente sur la lutte contre les violences sexuelles faites aux mineures au niveau des Villages de Regroupement-Mudugudu- et à l'échelon inférieur dit ISIBO et dans les écoles. Elle recommande que les experts ministériels en curricula prépare un programme d'éducation sexuelle à proposer aux différentes catégories sociales impliquées dans la formation culture de l'enfant et du jeune rwandais.
Jovin Ndayishimiye